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Offrir de meilleures solutions de retraite pour mettre fin au sentiment d’« envie de la retraite »

Derek W. Dobson, chef de la direction du Régime des CAAT

Par Derek W. Dobson,
Chef de la direction du Régime des CAAT

18 janvier 2021

De nombreux Canadiens n’ont pas épargné suffisamment pour la retraite, et ceux qui n’ont pas de programme d’épargne au travail ont une épargne médiane de seulement 3 000 $. Une épargne aussi maigre ne permettrait pas au retraité moyen de tenir plus d’un an. Le Canada verra les couts des soins de santé et du système d’assistance sociale augmenter si nous ne comblons pas cet écart de manière significative et réfléchie.

La vérité, c’est qu’il n’est pas facile d’épargner pour la retraite. Il est difficile de commencer et il est facile de se sentir dépassé et de décrocher. Il est tout aussi difficile d’obtenir de bons conseils impartiaux.

Le meilleur régime d’épargne-retraite possible, et celui recherché par la plupart des Canadiens, est un régime de retraite à prestations déterminées. Ceux qui ont la chance d’avoir un régime de retraite à prestations déterminées travaillent probablement dans le secteur public. Huit travailleurs sur dix du secteur public et du secteur parapublic au Canada ont accès à un régime de retraite à prestations déterminées, tandis qu’un travailleur sur dix du secteur privé en bénéficie.

En ce qui concerne l’épargne-retraite au travail, il existe un déséquilibre entre ceux qui ont accès à un régime de retraite et ceux qui n’y ont pas accès, c’est ce que l’on appelle parfois le sentiment d’« envie de la retraite ». Cela soulève la question fondamentale suivante : pourquoi un plus grand nombre de travailleurs canadiens n’ont-ils pas accès à un régime de retraite à prestations déterminées

Les Canadiens n’ont pas besoin d’être convaincus que la plupart des régimes de retraite à prestations déterminées canadiens sont gérés de manière experte et durable. Ils savent que les régimes de retraite à prestations déterminées sont précieux et constituent un moyen efficace de préparer la retraite. Ils savent également que la plupart des travailleurs n’ont pas accès aux régimes de retraite à prestations déterminées, ce qui laisse trop de Canadiens avec le sentiment tenace que ces régimes sont injustes. En raison des bouleversements économiques qui perdurent suite à la pandémie de COVID-19, ce sentiment ne fera que croitre et nous ne pourrons pas mettre fin au sentiment d’envie de la retraite tant que nous ne nous serons pas attaqués au problème le plus flagrant : l’amélioration de l’accès aux régimes de retraite à prestations déterminées.

Alors que le Canada émerge de la pandémie, le secteur des pensions saisira-t-il l’occasion de créer de meilleures solutions de retraite en milieu de travail qui répondent aux besoins des travailleurs canadiens et des employeurs?

Il est bien connu que les régimes à prestations déterminées sont en déclin dans le secteur privé depuis les années 1990. Certains prédisent déjà la mort des régimes à prestations déterminées dans le secteur privé.

Les promoteurs de régimes, en particulier des régimes à employeur unique, cherchent des solutions pour réduire le risque financier pour le bilan de l’entreprise. Par conséquent, les employeurs du secteur privé ont progressivement fait adhérer leurs employés à des régimes d’épargne-retraite plus risqués et moins efficaces, comme des régimes à cotisations déterminées, des REER collectifs, ou même parfois aucun régime du tout. Cette évolution a pour effet de transférer l’intégralité du risque lié à l’épargne-retraite vers les employés eux-mêmes, où les résultats à la retraite sont moins certains, plus stressants et devraient offrir un niveau de vie inférieur pour chaque dollar cotisé.

En outre, si vous ne bénéficiez pas d’une rente à prestations déterminées à vie, le risque de voir votre épargne-retraite s’épuiser avant votre décès est réel. À mesure que la longévité continue de s’améliorer, les futurs retraités peuvent s’attendre à vivre au-delà de 90 ans. De plus, les experts en placements savent que les rendements moyens ont diminué régulièrement chaque décennie au cours des 40 dernières années et que cette tendance devrait se poursuivre. Ces facteurs rendent encore plus difficile la garantie d’un niveau de vie raisonnable à la retraite.

Bien que les régimes de retraite à prestations déterminées soient en déclin dans le secteur privé, la mise en commun des risques liés à la longévité et aux investissements en fait le véhicule d’épargne-retraite le plus efficace. Elles sont également très recherchées par les travailleurs canadiens.

Selon une récente enquête nationale sur l’état de préparation des Canadiens à la retraite1, 79 % des répondants ont déclaré qu’ils préfèreraient que leur employeur verse des cotisations de retraite plutôt que de recevoir cet argent sous forme de salaire. De plus, 82 % ont déclaré que tous les travailleurs devraient recevoir une rente qui garantit un pourcentage de leur revenu de travail à la retraite.

S’attaquer au sentiment d’envie en améliorant l’accès à des pensions durables

Le sentiment d’envie de la retraite est réel et sérieux, et il est dans l’intérêt de tous de relever les défis qui se profilent à l’horizon en donnant accès à des rentes à prestations déterminées à un plus grand nombre de travailleurs canadiens.

Le régime de retraite des CAAT, qui est un régime sans but lucratif, a écouté les préoccupations des employeurs, des travailleurs et des syndicats et a décidé de jouer un rôle de premier plan pour combler l’écart croissant au Canada. Leur conception de Régime novatrice DBplus répond à ces besoins. Pour sa part, le Régime de retraite des CAAT est ouvert à la croissance du nombre de ses participants en provenance des secteurs public, privé et à but non lucratif du Canada. Les employeurs qui ont un régime de retraite à prestations déterminées, un régime à cotisations déterminées ou un REER collectif, et même ceux qui n’offrent aucun programme d’épargne-retraite, sont tous des candidats potentiels à l’adhésion. Bien que DBplus n’ait été mis à la disposition de tous les lieux de travail canadiens qu’en 2019, de nombreux participants auprès de 50 employeurs y ont déjà adhéré. Le Régime des CAAT compte désormais des participants partout au Canada provenant de neuf industries différentes. Il bénéficie également du soutien et de la participation de 15 syndicats et associations de participants.

Et le Régime des CAAT n’est pas le seul régime qui travaille à combler l’écart. Par exemple, OPTrust Select est offert aux travailleurs du secteur sans but lucratif de l’Ontario et fournit des régimes de retraite à prestations déterminées à des groupes qui n’y auraient pas accès autrement. Le Régime des CAAT reconnait également que la conception DBplus peut ne pas convenir à tous les employeurs et il continuera de participer à l’amélioration du système de retraite canadien pour tous.

Afin d’éviter que l’envie de la retraite ne définisse le débat, nous nous devons d’offrir un meilleur accès à des solutions de retraite qui profiteront aux travailleurs, aux employeurs et à l’ensemble du Canada.

1National Survey of Canadians’ preparedness for Retirement (Enquête nationale sur l’état de préparation des Canadiens à la retraite), par HOOPP, septembre 2020.

Le commentaire du chef de la direction du Régime des CAAT sur l’« envie de la retraite » (CAAT's CEO on Moving From Pension Envy to Pension Solutions) a été mis en vedette sur le blogue Pension Pulse de Leo Kolivakis le 18 janvier 2021.